Matériau naturel, le papier est fabriqué à partir de fibres de cellulose, issues soit du bois, soit du recyclage. La filière papetière s’inscrit donc dans la chaine de valeur du bois. Face aux enjeux du changement climatique, notre regard sur la forêt change : comment la forêt peut-elle résister, s’adapter, comment la gérer durablement… ? Elle est, en effet, un formidable écosystème qui permet la captation du carbone, un réservoir de biodiversité, mais aussi une ressource utile à bon nombre d’activités humaines ! Entre mythe et réalité, faisons le point sur une question récurrente… Le papier est-il responsable de la déforestation ?
Selon le rapport sur l’État Mondial des Forêts publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) en 2016, c’est l’agriculture qui arrive en tête des causes de la déforestation mondiale avec un chiffre de presque 80% (agriculture locale et commerciale cumulées), loin devant la construction d’infrastructures, d’activités minières ou d’urbanisation. En cause principalement : des modèles agricoles qui détruisent les forêts tropicales au profit de plantations de palmiers à huile ou de culture de soja destiné au bétail. Le Brésil détient, à ce titre, de tristes records depuis plusieurs années. Ce sont ainsi des milliers d’hectares qui sont partis en fumée…libérant dans l’atmosphère une grande quantité de CO2.
Non, contrairement à une idée largement répandue, pour la production de fibres vierges de papier on utilise majoritairement les coupes d’entretien des forêts – que l’on nomme coupes d’éclaircie. Le reste provient des résidus de bois des scieries. Le papier permet donc de valoriser des sous-produits de la filière bois… selon un principe de « zéro gaspillage » !
La principale ressource pour produire du papier est…. Le papier usagé ! En effet, la fibre de cellulose permet son recyclage environ 5 fois avant d’être trop dégradée. C’est pourquoi l’industrie papetière produit de la pâte à papier par recyclage des papiers triés et collectés. Et cela représentait en 2019, selon la COPACEL, 71,3% des approvisionnements de l’industrie papetière française, un chiffre bien supérieur à l’approvisionnement en bois (fibres vierges) et qui démontre la logique circulaire de ce secteur.
Pour garantir une gestion forestière durable ainsi qu’une transparence de la chaîne de contrôle, la filière bois et l’industrie papetière ont développé depuis une vingtaine d’années un système de certifications reconnues. Les deux labels les plus connus sont FSC® et PEFCTM.
En 2015, la FAO recensait 52% des forêts du monde faisant l’objet d’une gestion contrôlée. Et en 2017, 71% du Bois et 83% de la pâte achetés par l’industrie européenne de la pâte et du papier étaient certifiés FSC ou PEFC. (source : analyse des données FSC et PEFC par Two Sides).
Le bon réflexe est donc, pour les entreprises et les collectivités, de s’assurer d’un approvisionnement et d’un usage responsable du papier. Un imprimé ne pourra afficher un label FSC ou PEFC que s’il est issu d’une chaîne de production ininterrompue d’entreprises contrôlées et dont 70% des fibres de bois sont certifiés.
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Le papier graphique est un formidable support de communication et un matériau qui s’intègre parfaitement dans une économie circulaire. Bien entendu, comme toute activité, il a un impact, mais le digital n’en a pas moins, même si cela ne se voit pas ! Pour faire bon usage du papier, les certifications garantissent la croissance saine et renouvelée des forêts… D’ailleurs, entre 2005 et 2015 en Europe, toujours selon la FAO, la surface des forêts a augmenté d’une surface équivalente à… La Suisse !