L’écoconception permet de limiter la pression environnementale de n’importe quel produit ou service. Le prospectus, et plus largement la filière papier-graphique, a pris conscience de cet enjeu il y a déjà de nombreuses années. Pour réussir l’écoconception d’un imprimé, voici six questions clés, que vous vous poserez certainement, commentées par Jean-François Robert, Directeur Technique pour les papiers et emballages en papier-cartons et verre chez CITEO.
Écoconcevoir, c’est mener un ensemble d’actions qui auront toutes pour finalité de réduire l’empreinte environnementale de l’imprimé (prospectus, flyer, catalogue publicitaire…), tout en préservant sa finalité d’usage.
« L’écoconception n’est jamais un déni de fonctionnalité ou de service rendu. En revanche, il faut bien cerner ce dont on a besoin et s’y limiter » souligne Jean-François Robert.
Il s’agira donc de s’orienter vers des technologies et des matériaux qui permettront, entre autres, de pouvoir réinjecter le support dans de nouveaux circuits de production, après sa fin de vie.
Pour de nombreuses raisons ! À grande échelle, face aux nombreux défis et urgences écologiques, une conscience individuelle et collective s’est développée et chacun, à son niveau, peut agir pour y apporter une réponse. Cause ou conséquence, l’environnement législatif évolue dans ce sens. L’économie circulaire, au cœur de la transition écologique et solidaire, est désormais à l’ordre du jour. L’écoconception de chaque produit, de chaque imprimé doit être considérée et intégrée comme la norme et de moins en moins comme l’exception.
« Pour contribuer à l’économie circulaire, l’un des meilleurs outils, c’est l’écoconception. Car il permet de répondre à des enjeux de ressources, de climat, voire même de déchets sauvages »
Jean-François Robert – Directeur Technique Fibreux et Verre, CITEO
Il existe cinq étapes-clés dont il faut tenir compte :
Il n’y a pas de réponse unique à cette question. L’optimisation quantitative de papier et de l’encrage font, en général, baisser la facture globale. Mais, certains papiers recyclés haute blancheur peuvent être plus chers à l’achat, pour de simples raisons d’offre et de de-mande.
Concernant le choix des encres pour les imprimés, « la bonne nouvelle, c’est que des encres offset UV désencrables sont apparues sur le marché au même coût que les encres traditionnelles » affirme Jean-François Robert. « S’agissant des encres alternatives à celles aux huiles minérales, elles sont plus chères, environ 5 % de plus pour les encres offset pour prospectus publicitaires par exemple. Mais, rapporté au coût de revient global de l’imprimé, cela représente moins de 1 %. De plus, l’usage de ces encres alternatives permet d’éviter l’application d’un malus par CITEO » ajoute-t-il. Une raison supplémentaire de miser sur l’écoconception.
Au contraire ! Même si dans un premier temps l’écoconception peut être perçue comme une limitation d’options, beaucoup de concepteurs ont trouvé des solutions de rupture grâce à leur créativité.
« Sur les technologies disponibles, et il y en aura de nouvelles, l’important c’est que leurs développeurs prennent en compte, dès le début, tous les enjeux de l’écoconception. Il devient de plus en plus impensable que le fabricant n’intègre pas cette question » conclut l’expert de CITEO.
La meilleure écoconception du monde ne servira à rien si le consommateur-lecteur ne fait pas le bon geste, en jetant son imprimé publicitaire, après utilisation, dans la bonne poubelle. C’est pour cela qu’il est très important d’appliquer le point 4 de l’écoconception, à savoir, concevoir et diffuser des messages efficaces pour promouvoir le geste de tri.
Des webinars existent pour aller plus loin, mettre en œuvre l’écoconception rapidement et ainsi contribuer à l’essor de l’économie circulaire en France !
Les chiffres de CITEO dans lesquels s’inscrit le prospectus
Source : CITEO, périmètre marché français 2019
Les éco-organismes, au cœur de l’économie circulaireLa REP ou Responsabilité Élargie du Producteur, issue du Code de l’environnement, précise que tout metteur en marché d’un produit doit assumer tout ou partie du coût de la gestion de sa fin de vie. Soit par une prise en charge opérationnelle, soit par une participation financière. Cette responsabilité peut être assumée par les metteurs sur le marché eux-mêmes, ce qui peut se révéler compliqué pour certains types de produits, ou collectivement, via la création d’un éco-organisme tel que CITEO (issu de la fusion en 2017 de deux éco-organismes : Ecofolio pour les papiers et Eco-Emballages pour les emballages). Comme CITEO, ces entreprises privées à but non lucratif sont financées par une éco-contribution indexée sur la quantité de produit mise sur le marché en France par une organisation. Cette contribution n’est pas une taxe, car chaque euro est directement fléché vers le financement des opérations de collecte et de tri (environ 90 % dans le cas de CITEO) mais également pour financer des travaux de R&D (entre 1,5 % et 2 %) et des opérations de communication et sensibilisation. Pour le papier (donc les prospectus), en 2020 l’éco-contribution s’élèvera à 58 € la tonne. Un montant en-suite modulé au prisme de divers critères, dont ceux de l’écoconception, qui génèrent des bonus et des ma-lus. Par exemple, un élément perturbateur implique un malus. Tous les six ans, l’État remet en jeu l’agrément de l’éco-organisme, qui n’est pas en position monopolistique, et qui doit justifier de performances et d’efficacité dans sa mission de service public. |